Recueilli par une unité pour malades d'Alzheimer aux
États-Unis, il détecte les patients dont la mort est
imminente et reste près d'eux pour un ultime réconfort.
« OSCAR arrive devant la chambre 313. La porte est ouverte,
il entre. Mme K. est allongée paisiblement sur son lit et
respire doucement. Autour d'elle, les photos de ses
petits-enfants et une de son mariage. Malgré ces souvenirs,
elle est seule. Oscar saute sur le lit, renifle l'air et
marque une pause, histoire de considérer la situation. Sans
plus hésiter, il fait alors deux tours sur lui-même pour se
lover contre Mme K. Une heure passe. Oscar attend. Une
infirmière entre, vérifie l'état de la malade et note la
présence d'Oscar. Préoccupée, elle sort et commence à passer
des coups de téléphone. La famille arrive, le prêtre est
appelé pour les derniers sacrements. Le matou ne bouge
toujours pas. Le petit-fils de Mme K. demande alors :»Mais
que fait le chat ici ?* Sa mère, maîtrisant ses larmes, lui
répond : »Il est là pour aider grand-mère à arriver au
paradis... * Trente minutes plus tard, Mme K. pousse son
dernier soupir. Oscar se lève, sort à pas de velours, sans
que personne ne le remarque... »
Une fois n'est pas coutume, la prestigieuse revue médicale
américaine The New England Journal of Medicine, dans son
dernier numéro, loin de ses articles austères, a choisi de
publier l'histoire vraie et touchante d'un petit chat pas
comme les autres. Recueilli dans une unité pour malades
d'Alzheimer à Rhode Island aux États-Unis, il présente la
particularité incroyable d'identifier les patients dont la
mort est imminente et de se blottir alors contre eux pour
leur apporter un ultime réconfort. Il s'intéresse à chaque
patient, mais ne s'installe sur leur lit que lorsque le
moment fatal est arrivé. Le docteur David Dosa, gériatre à
l'hôpital Rhode Island de Providence, travaillant dans cette
unité, décrit avec précision dans le New England comment ce
chat a transformé les pratiques de fin de vie, en prévoyant
les décès, permettant d'organiser l'appel aux familles et
les derniers offices religieux.
Un indicateur quasi certain
Quand les employés de cette maison de retraite de la ville
de Providence ont recueilli le petit chat Oscar, ils étaient
loin d'imaginer que ce dernier leur indiquerait, avec une
fiabilité jamais démentie, le prochain patient qui passerait
de vie à trépas. L'animal, âgé de deux ans, tigré et blanc,
a été adopté par le personnel de l'unité de soins
spécialisés dans la maladie d'Alzheimer situé au troisième
étage. Selon David Dosa, Oscar fait des rondes régulières,
observe les patients, les renifle avant de passer son chemin
ou de s'installer pour un dernier câlin. Il lui est arrivé
d'accompagner jusqu'à leur ultime demeure des mourants qui,
faute de famille, seraient morts tout seul.
Ses prévisions se sont révélées jusqu'à présent si exactes
que, dès qu'il se blottit contre un patient, les soignants
contactent les proches. « Personne ne meurt au troisième
étage sans avoir reçu la visite d'Oscar, écrit David Dosa.
Sa seule présence au chevet d'un patient est perçue par les
médecins et les soignants comme un indicateur quasi certain
d'un décès imminent. »
Jusqu'ici, il a supervisé la mort de plus de 25
pensionnaires, selon David Dosa, qui a précisé de ne pas
pouvoir fournir d'explication aux capacités divinatoires du
chat. Oscar a-t-il des dons particuliers ? Cette histoire
permet de méditer en tout cas sur l'impact des animaux de
compagnie dans certaines structures destinées aux personnes
âgées.
Les chats, animaux particulièrement affectueux, pourraient
jouer un rôle de réconfort pour ces malades atteints
d'Alzheimer que la démence éloigne du monde rationnel.
L'agence d'hospitalisation locale, en tout cas, a pris la
mesure du rôle d'Oscar puisqu'elle a fait graver ces
quelques mots sur le mur du service : « Cette plaque
récompense Oscar le chat pour ses soins dignement
compassionnels. »
30 juillet 2007 |